Athlète paralympique : qui est le plus grand ?

2,46 mètres, c’est la hauteur qui fait basculer une silhouette du rang d’athlète remarquable à celui d’icône mondiale. Morteza Mehrzad, véritable phénomène du volley-ball assis, porte cette démesure sur chaque terrain où il s’aligne. Depuis sa sélection en équipe nationale d’Iran en 2016, il a bouleversé l’ordre établi et s’est imposé comme la référence absolue du sport paralympique.

Derrière le nom de Morteza Mehrzad se dessine une trajectoire qui ne ressemble à aucune autre dans l’histoire du paralympisme. Originaire d’Iran, ce géant du volley assis affiche une taille sidérante : 2,46 mètres. À l’échelle planétaire, seul Sultan Kösen, le Turc de 2,51 mètres, le dépasse. Son destin se forge dans l’ombre de l’acromégalie, une maladie rare liée à un déséquilibre hormonal qui accélère la croissance. Longtemps resté dans la confidentialité, Mehrzad a été révélé au public lors d’une émission de télé-réalité iranienne, une scène inattendue pour l’éclosion d’un futur champion.

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Dans un pays où le volley assis occupe une place majeure, Mehrzad n’a pas tardé à devenir une star nationale. Surnommé « le gentil géant », il intrigue autant qu’il inspire. Sa carrure attire tous les regards, mais ce serait une erreur de le réduire à sa seule stature. Sur le parquet, il imprime sa marque, modifie la dynamique d’un match, bouleverse la défense adverse à chaque intervention.

Sa notoriété a dépassé le cercle des initiés pour devenir un phénomène populaire. Les supporters iraniens affichent fièrement des maillots floqués à son nom, les tribunes se couvrent d’affiches à son effigie. Son parcours, du jeune homme réservé à la figure de proue du volley paralympique, symbolise l’ascension collective d’une nation qui se prend à rêver à travers ses athlètes paralympiques.

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Qui est Morteza Mehrzad ? Portrait d’un géant hors normes

Affronter la vie en mesurant 2,46 mètres ne relève pas de la simple anecdote, c’est un défi permanent. Pour Morteza Mehrzad, chaque déplacement, chaque nuit passée dans une chambre d’hôtel, chaque trajet dans un bus devient une épreuve logistique. Lors de son séjour à Paris, faute de lit adapté, il a dû s’allonger à même le sol. À Tokyo, les organisateurs avaient anticipé : un matelas sur mesure avait été préparé. D’une compétition à l’autre, il faut sans cesse s’adapter, improviser, contourner les standards pensés pour d’autres gabarits.

Sa vie de tous les jours est un enchaînement de solutions à inventer. Une jambe droite plus courte de 15 centimètres, suite à un accident de vélo dans sa jeunesse, ajoute encore à la difficulté. Le fauteuil roulant n’est plus un simple accessoire, mais un prolongement indispensable pour se déplacer, dans des lieux rarement conçus pour accueillir une telle silhouette. Se lever, franchir une porte, s’installer à une table : chaque geste réclame une attention particulière.

Sur le terrain, rien n’est simple non plus. Les équipements classiques ne suffisent pas : genouillères, maillots, chaussures, tout doit être fabriqué sur mesure ou ajusté à la hâte. L’entraînement ne ressemble à aucun autre : surveiller la fatigue, préserver les articulations, éviter tout faux mouvement devient un impératif quotidien.

Pour Morteza Mehrzad, la singularité ne s’exprime pas seulement dans le palmarès. Elle transparaît dans la capacité à composer avec l’inconfort, à dépasser les contraintes et à transformer chaque difficulté en force motrice. Sa vie ne connaît pas de pause, même loin des projecteurs.

Des défis quotidiens : vivre et s’entraîner avec une taille exceptionnelle

Dans l’arène du volley assis, Morteza Mehrzad s’est imposé comme une figure dominante. L’année 2015 marque un tournant : repéré lors d’une émission de télévision, il rejoint l’équipe nationale iranienne. Dès l’année suivante, il participe aux Jeux paralympiques de Rio 2016. Résultat : l’Iran rafle l’or, Mehrzad devient le visage de l’équipe, l’homme à abattre pour les adversaires, notamment la Bosnie, grande rivale sur la scène internationale.

L’histoire se répète à Tokyo 2021. L’Iran, portée par l’énergie et la présence de Mehrzad, s’impose de nouveau et consolide sa domination. Deux médailles d’or paralympiques coup sur coup, et déjà, l’Arena Paris Nord se prépare à accueillir ce géant pour Paris 2024. Le suspense n’est plus de savoir s’il marquera la compétition, mais comment il repoussera encore les limites.

Voici les jalons qui ont marqué sa carrière :

  • 2016 : médaille d’or paralympique à Rio
  • 2021 : médaille d’or paralympique à Tokyo
  • 2019, 2021, 2022 : Ballon d’or du meilleur joueur du monde

Sous la houlette de Hadi Rezaeigarkani, l’équipe iranienne s’est forgé un palmarès impressionnant : sept titres sur neuf participations paralympiques. Le Comité international paralympique suit de près chaque exploit, tandis que la Bosnie tente de rivaliser. Mehrzad, lui, continue d’écrire son histoire, accumulant records et distinctions, et offrant au volley assis une visibilité sans précédent.

Médaille d’or, records et reconnaissance : les grandes étapes de sa carrière

Si Morteza Mehrzad attire autant l’attention, ce n’est pas uniquement pour sa domination sportive. En Iran, il s’est mué en véritable célébrité nationale. Sa notoriété dépasse largement le cadre du volley assis : il est devenu un modèle, un repère, un visage familier pour la jeunesse et pour ceux qui cherchent dans le sport une occasion de rebondir. Marqué par l’acromégalie et par les séquelles d’un accident de vélo, il a transformé chaque difficulté en moteur pour avancer et pour inspirer.

Après le décès de sa mère en 2019, Mehrzad a reconnu que le volley assis lui avait permis de retrouver un équilibre. Sur le terrain, il a trouvé solidarité et sens, un espace où se reconstruire. Les médias iraniens suivent ses pas, les réseaux sociaux relaient chacun de ses succès. Sa popularité s’étend bien au-delà du sport : il incarne la démonstration que le handicap n’empêche ni le rêve d’excellence, ni l’envie de rassembler. Pour de nombreux jeunes Iraniens, ce « gentil géant » incarne la performance, l’humilité, la persévérance.

La reconnaissance des institutions n’a pas tardé : le comité international paralympique le cite comme référence et exemple à suivre. Son parcours a contribué à transformer le regard porté sur les personnes en situation de handicap dans son pays. Par ses exploits et son attitude, Mehrzad a ouvert la voie à de nouvelles perspectives. Plus qu’un recordman, il s’impose aujourd’hui comme le visage d’une société en mouvement, qui ose se réinventer grâce au sport.

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